L’homme, debout sur ses jambes, se déplace continuellement. Les animaux aussi me direz-vous ! oui, mais, depuis le début de leur existence, les animaux se contentent de leurs pattes tandis que l’homme possède une imagination fertile et a toujours cherché à améliorer ses moyens de locomotion. Aucun obstacle, aucune frontière, ne peuvent arrêter cette soif d’aller toujours plus loin, toujours plus vite.
A pied :
Les tribus de nos lointains ancêtres se déplaçaient pieds nus. Une découverte en Arménie d’un morceau de cuir enveloppant un avant pied datant de près de 4 000 ans nous permet de supposer que, déjà, l'individu avait eu l'idée de se protéger du froid. En 1991 dans les Dolomites italiennes à une altitude de 3213m. Otzi est découverte. Cette momie congelée depuis la préhistoire, (des scientifiques ont estimé qu’elle dormait là depuis au moins 5 300 ans), nous apprend que pour se protéger du froid, l’individu avait prévu un habillement chaud : sous-vêtement et jambières en peau, justaucorps en pelure, grand manteau en fibre végétale, bonnet et chaussures rembourrés de foin. L'homme avait donc un avantage sur les animaux car non seulement il cherchait à se protéger, mais il était capable de confectionner des objets pouvant l'aider à se protéger des conditions atmosphériques.
Sur et sous l'eau :
Les premiers bateaux réalisés dans des troncs d’arbre creusés par des outils en pierre étaient utilisés par l’homme pour se déplacer sur l’eau afin de chasser et pêcher dans le seul but de se nourrir remonteraient dans la période néolithique, et la récente découverte en Crète de dessins de radeaux laisse supposer que des bateaux naviguaient depuis au moins 120 000 ans.
Canoés en peaux, navires égyptiens en roseaux sur lesquels une rame-gouvernail était placée en poupe (arrière du navire) furent les précurseurs de la navigation.
Dans l’Antiquité, les Phéniciens, grands navigateurs de la Méditerranée, ont construit dans leurs importants chantiers navals, des bateaux ronds propulsés par des voiles et munis de rames utilisées seulement à l’approche des ports pouvant transporter de lourdes charges ainsi que des navires conçus spécialement pour faire la guerre. Les « Drakkars » venus des pays scandinaves mesurant une vingtaine de mètres, également conçus pour faire la guerre, utilisaient à la fois les quinze paires de rames et la voile dont ils étaient équipés pour attaquer les côtes de l’Europe au IXe siècle.
Les galères romaines destinées à la guerre étaient constituées d’une coque renforcée pour les protéger du feu et des projectiles. Elles étaient pourvues de passerelles qui servaient à aborder les navires ennemis. Elles mesuraient environ 50 mètres pour 15 mètres de large et étaient équipées d’une grande voile carrée et de rames actionnées par les esclaves. Une catapulte était embarquée. Des bâtiments plus grands servaient également pour le commerce et naviguaient essentiellement sur la Méditerranée. A la même époque, la Jonque chinoise était un bâtiment très solide. Elle est d’ailleurs encore utilisée de nos jours par les populations du sud-est asiatique.
En 1492, Christophe Colomb quitta l’Espagne avec une flotte de 3 caravelles en direction du continent américain. Sa « Santa Maria » mesurait entre 25 et 27 mètres et comportait trois mâts supportant de nombreuses voiles. Les caravelles étaient surtout utilisées par les Espagnols et les Portugais, tandis que l’Europe construisait de nombreux types de bateaux à voiles, notamment des « Galions » qui étaient de superbes navires de guerre de quatre à cinq mâts, armés de plusieurs canons (jusqu’à 120 parfois) escortés par des navires plus petits (les frégates et les corvettes). D’autres bâtiments suivirent : bricks, brigantins, goélettes, cotres, etc.
La découverte de la vapeur en 1690 par Denis Papin dans un premier temps permit au marquis Claude François Jouffroy d’Abbans d’expérimenter avec succès le 15 juillet 1783, Le Pyroscaphe propulsant ses 46 mètres de long et ses 150 tonnes sur la Saône, entre la cathédrale Saint-Jean et l’Ile-Barbe, en 15 minutes, sous les vivats de la foule. Il s'agit en fait d'un des premiers bateaux à aube, mais c'est Robert Fulton qui, en 1807, commercialisa le premier bateau à roues qui allait relier Albany à New-York. Au fils des ans, ces navires à moteur se développèrent rapidement et amorçèrent le déclin des bateaux à voiles.
Des chalands tirés par des chevaux depuis les rives, assuraient le transport des marchandises le long des cours d'eau d'une région à l'autre. Le progrès aidant, ce sera bientôt de larges péniches à moteur qui les remplaceront.
Avec la découverte du moteur à explosion à la fin du XIXème siècle, les premiers paquebots firent leur apparition. Petits au début, ils se montrèrent beaucoup plus efficaces et rapides que les navires à vapeur. Leur tonnage ne cessa d’augmenter pour les transports des marchandises comme on peut le voir dans l’image ci-dessous avec ce porte-containers amarré dans le port de Marseille. Tous les ports, les uns après les autres furent d'ailleurs contraints de s’adapter en s'équipant de grues et monte-charges de dimensions impressionnantes afin de procéder au chargement et déchargement de ces cargos de plus en plus gros.
Les pétroliers à leur tour deviennent immenses. La majorité d'entre eux ne peuvent plus entrer dans les ports afin de décharger leur cargaison. Cesderniers ont dû s'adapter en créant des terminaux spéciaux qui permettent à ces énormes navires de rester au mouillage et de transférer leurs hydrocarbures à l’aide de pipe-line reliant le navire directement aux immenses cuves de stockage installées dans le port. Ces terminaux permettent d'éviter des incendies ou des explosions comme cela s'est produit plusieurs fois par le passé. La ville de Sète a d'ailleurs connus deux terribles accidents avec "l'Ombrina" qui a pris feu dans le centre de la ville après avoir heurté les piliers du pont de la Victoire le 3 Juillet 1959 et le "Gunny" sur lequel un treuil de 12 tonnes qui se trouvait sur le pont du navire fut projeté en l'air sur une hauteur de 75 mètres à la suite d'une explosion. La coque du navire s'étant ouverte, une acre fumée a envahi tout le port pendant que l'équipage se jetait à l'eau tentant de se sauver. De nombreux blessés et morts ont été recensés autant sur le navire que dans le port, particulièrement parmi des personnes qui aidaient à la manoeuvre (équipage des remorqueurs).
Les passagers n'ont pas été oubliés et ont vu leur confort s'améliorer nettement. Terminés les maigres espaces qui leur étaient réservés dans les bateaux à voiles. Des bâtiments sont conçus spécialement pour des croisières en mer, aménagés sur plusieurs étages de cabines luxueuses afin que tous les passagers aient un confort maximum et puissent se distraire pendant toute la durée du voyage : piscine, court de tennis, casino, scène de spectacles, bars, restaurants, patinoire, parc aquatique avec toboggans, parc végétal, etc. sont ainsi mis à leur disposition. Le dernier bâtiment construit par les Chantiers Navals de Saint-Nazaire, "l'Harmony of the seas" vient d'ailleurs d'être mis à flots et si tous les essais s'avèrent concluantst, il devrait effectuer sa croisière inaugurale en Mai 2016 en embarquant 6 300 passagers et 2 100 hommes d'équipage, ce qui représente environ deux fois la population de Clarensac.
Qui n’a pas lu dans sa jeunesse « Vingt Mille lieues sous les mers », roman fantastique du Nautilus et de son Capitaine Némo écrit par Jules Verne ? Il semblerait que déjà dans l’Antiquité, selon Aristote, Alexandre Le Grand ait développé un submersible primitif pour des missions de reconnaissance 322 ans avant J.C. et que le premier sous-marin ait été inventé en 1624 par Cornelis Drebbel, physicien hollandais.
Si quelques submersibles sont utilisés civilement pour étudier les fonds océanographiques ou pour des recherches pétrolifères par exemple, la plupart d'entre eux servent surtout à des fins militaires. A l'heure actuelle, les derniers sous-marins sont propulsés par réacteurs nucléaires et peuvent aujourd’hui, lancer des missiles sur leurs cibles tout en restant en immersion. Ils peuvent descendre entre 300 et 400 mètres de profondeur, pèsent dans les 2 500 tonnes et embarquent un équipage composé de 75 personnes. N'est pas sous-marinier qui veut. Ce sont en général des hommes jeunes, tous volontaires, la moyenne d'âge étant de 28 ans. Il faut 12 ans pour former un commandant et contrairement aux autres corps d'armée de la marine, les femmes n'ont pas accès à la carrière de sous-marinier.
vue du sous-marin français "Le Terrible"
Les navires de plaisance connaissent de nos jours un succès fulgurant auprès des populations qui souhaitent pouvoir naviguer au gré de leur fantaisie durant les périodes estivales. Nombreuses sont les villes qui, pour recevoir et satisfaire ces nombreux touristes, n'ont pas hésité à créer des abris portuaires "dits bases nautiques" avec tous les aménagements nécessaires au bien-être de ces nouveaux nomades.
Nous voici bien loin des premiers radeaux ou troncs d’arbre évidés pour se déplacer sur l’eau !